[Annonce] Soutenance de thèse sur les auteurs et autrices de BD

 Bonjour à toutes et tous,

Après 6 ans de travail acharné, ma thèse sur les auteurs et autrices de bande dessinée est enfin terminée ! Elle s'intitule "Les auteurs et autrices de bande dessinée. La formation contrariée d'un groupe social".


La soutenance aura lieu le vendredi 27 novembre 2020, à partir de 9 h, face à un jury composé de Cyril Lemieux (EHESS, directeur de la thèse), Sylvain Lesage (Université de Lille), Arnaud Mias (Université Paris-Dauphine, rapporteur), Erik Neveu (IEP de Rennes), Gwenaële Rot (IEP de Paris, rapportrice) et Bénédicte Zimmermann (EHESS).

Il sera possible d'assister à la soutenance via une plateforme en ligne. L'accès y est libre, dans la limite des places disponibles : si cela vous intéresse, envoyez-moi un mail à l'adresse pierre.nocerino@gmail.com

 

Pour vous faire patienter, voici quelques images du manuscrit qui sera défendu ! Il me faut immédiatement remercier Morgane Parisi qui a réalisé, avec brio, la maquette (allez voir ses travaux, c'est formidable !).


 Merci aussi à Léa Mazé avec qui j'ai réalisé la couverture.


Par ailleurs, Léa m'a aussi beaucoup aidé à réaliser les couleurs des planches de BD qui sont dans la thèse. Car oui, il y a de la bande dessinée dans cette thèse sur la bande dessinée !:D

 

 Si vous voulez vous faire une idée de ce qu'il y sera abordé, un texte de présentation ainsi que deux planches de BD synthétiques sont consultables sur le site internet de mon laboratoire de recherche.

Voilà. J'espère que le manuscrit sera très vite disponible (il faut attendre la validation du jury, puis de l'École doctorale pour le diffuser), afin que vous puissiez le consulter rapidement. Et je tâcherai également de transformer ce joli pavé universitaire (562 pages, quand même) en un livre plus accessible !  

À très vite pour la suite, donc ! :)


 

Varia 2020

Bonjour à toutes et tous,

J'espère que tout se passe pour le mieux de votre côté, malgré la situation actuelle.
Par ici, c'est un peu calme car la grande période de la rédaction de thèse a commencé !
Et c'est un peu long.

En attendant de vous proposer de nouvelles planches, voici quelques petites choses publiées ça et là à d'autres endroits ! En espérant pouvoir vous montrer d'autres choses bien vite !
D'ici là, beaucoup de courage à vous pour cette étrange période !

Journal de confinement interactionniste 

Quelques petits dessins réalisés autour d'une idée déjà un peu explorée (cf. ici en bas de note) : ça ferait quoi d'être en colocation avec des interactionnistes ?
La même chose, mais "confinement édition", donc !
Le "sale boulot" est une idée développée par Everett C. Hughes (ici avec le masque) et repris par nombre de ses élèves (parmi lesquels Howard Becker et Erving Goffman, représentés ici derrière la porte). L'idée est simple : il y a, dans tout travail, une partie de "sale boulot" que personne ne veut faire. L'un des enjeux pour les professionnels est donc de réussir à se dédouaner du sale boulot sur les subalternes (soit un corps professionnel situé en dessous dans la hiérarchie, soit le petit nouveau qui vient de débarquer dans le métier). 

Avant de commencer sa thèse, Donald Roy a fait divers petits boulots, dont un dans une usine à la chaine. Le boulot si ennuyeux que Donald développe des petits jeux de travail, se lançant des petits défis. Mais très vite, l'ennui revient. En observant ses collègues, il se rend compte que ceux-ci se livrent à des petits rituels : des thématiques de discussions qui reviennent souvent, ou des temps particuliers qui rythment leur journée et qui fait souvent l'objet d'une annonce.
C'est le cas du "Banana time !", lancé par l'un de ses collègues qui, chaque jour, dérobe une banane dans le sac d'un autre collègue avant de la manger sous le nez de ce dernier. Donald Roy s'étonne que celui-ci continue, jour après jour, à amener une banane alors même qu'il ne la mange jamais. Il en conclut que ces temps (au même titre que les thèmes de discussion) constituent des moments de satisfactions aux travailleurs, permettant de tromper l'ennui mais aussi de créer une sorte de solidarité de groupe.
Jusqu'au jour en tout cas où un trouble vient jeter la discorde au sein du petit groupe de travailleur...
(pour connaitre les effets de ce trouble, je vous invite à lire l'article, disponible ici ! Eh oui : il faut absolument lire Donald Roy !!)

 

Auteurs et autrices de BD : Les grands vainqueurs du confinement?

Un petit texte réalisé pour une lettre interne à mon laboratoire. La thématique était la suivante :
Qu'est-ce que le confinement change sur vos terrains respectifs ?

Scotchant sur le générique de votre cinquième film du week-end, vous vous êtes peut-être dit « Il en faut du monde, pour produire un film… ça va être compliqué avec le confinement, tiens ! ».

La bande dessinée, elle, nécessite beaucoup moins de personnes qu’un film pour être produite. Certes, la chaine du livre implique pas mal d’intermédiaires entre l’auteur et son lectorat (éditeur, imprimeur, libraire,…) et la production d’ouvrages papier risque bien, elle aussi, de diminuer. Toutefois, depuis maintenant quelques années, les auteurs et autrices de bd ont pu investir les outils numériques, que ce soit dans la production mais aussi la diffusion (d’abord via les blogs-bd, maintenant sur Twitter ou Instagram). Les auteurs de bd n’ont ainsi jamais autant été aussi autonomes dans leur capacité à produire et diffuser leurs travaux. Plus encore, les auteurs de bd sont déjà habitués au télétravail (plus de 70% travaillent à leur domicile). Ils se plaisent d’ailleurs à raconter leur « bouclages », ces moments de travail intensif où ils peuvent rester confinés pendant plusieurs semaines afin de finir un album.

Les auteurs de bd seraient-ils alors les grands vainqueurs de ce confinement ? Pas vraiment. Pas du tout, en réalité. En effet, si le cœur de leur métier consiste bien à produire des planches, une part conséquente de leurs rémunérations est liée à des activités dites « accessoires » : interventions scolaires, conférences en festival, animation d’ateliers d’écriture ou de dessin, etc. Malgré leur appellation, ces revenus sont loin d’être accessoires pour de nombreux professionnels. Or, avec les annulations des différents festivals ou autres rencontres littéraires, nombre d’auteurs de bd ont subi une perte drastique de revenus. Ajoutons à cela le fait que les ventes de livres s’effondrent et que certains éditeurs décident de repousser certains projets : l’inquiétude est grandissante chez ces professionnels.

Pour ces auteurs de bd, ce n’est donc pas leur propre confinement qui fait épreuve, mais plutôt celui des autres membres de leur monde. Plusieurs collectifs ont essayé de transformer cette épreuve en problème public, faisant appel à la responsabilité politique de l’État. Ce dernier en appel plutôt aux responsabilités des maisons d’édition et évènements littéraires, les invitant à maintenir, malgré tout, leurs rémunérations. C’est donc finalement bien souvent l’auteur qui se retrouve responsable, devant convaincre ses interlocuteurs de se montrer solidaire afin de lui permettre de poursuivre son activité. Si les auteurs ont pu gagner en autonomie grâce aux outils numériques, ils n’ont jamais tant été contraints d’être autonomes.


(NB : la ligue des auteurs professionnels a récemment publié les premiers résultats d'une enquête à propos de cette perte de revenu des auteurs et autrices. Les pertes sont en effet considérables pour un grand nombre de personnes...)

 

Conférence "BD et sciences sociales" à l'EHESS

Le 27 février dernier, l'association Alumni EHESS organisait une conférence "Dessine-moi les sciences sociales" où j'ai eu la chance d'intervenir avec plein de personnes fort sympathiques !
Voici le dessin réalisé pour annoncer ma participation...
(Note : la conférence a été filmée, vous pourrez retrouver la vidéo en dessous des dessins)





Petit bonus, à propos des injonctions au travail en cette période de confinement

Petite réflexion sur twitter à propos d'une certaine tendance au sein du milieu de l'Enseignement supérieur et de la recherche (ESR) à demander toujours plus de travail.

La recherche, c'est aussi se mettre en scène au travail

Bonjour à toutes et tous,

Après m'être exercé aux encrages au stylo tubulaire (cf. dernière note) et au porte-mine (cf. avant-dernière note), j'ai encore testé une nouvelle technique : l'encrage à la tablette informatique. Je vous prie donc d'excuser le côté parfois approximatif de certains dessins.
Concernant le contenu de la note, je vous laisse découvrir !

Je signale par ailleurs qu'en dessous de la note, je liste quelques publications réalisées en dehors du blog et susceptibles de vous intéresser. J'y donne aussi quelques nouvelles de LM, qui continue sa folle production BDesque, à laquelle vous devriez également jeter un œil !

En vous souhaitant une bonne lecture et un bon été ! :)
NOP







Vous l'aurez probablement compris : la question de la mise en scène de son travail est une chose avec laquelle je suis assez mal-à-l'aise. En effet, cela a tendance à m'agacer quand je vois les autres le faire... et, en même temps, je dois bien reconnaitre que je le fais, moi aussi, très régulièrement (notamment via le compte Twitter du blog).

Ce paradoxe est, il me semble, liée à des impératifs professionnels qui sont non seulement pluriels mais aussi contradictoires. Par exemple entre le fait, d'une part, de se montrer passionné par son travail et, d'autre part, de parvenir à mettre des frontières entre sa vie professionnelle et personnelle.
Difficile donc de juger de la bonne manière de se comporter, que ce soit dans les locaux de l'université, dans son laboratoire, mais aussi sur les réseaux sociaux.
Cela va évidemment dépendre des situations (selon le lieu, l'heure, les personnes présentes, etc.), mais aussi selon les "styles" de professionnel-les des personnes concernées. En effet, selon la manière dont on hiérarchise les différentes règles professionnelles, on agira de façon différentes.

Toutefois, pluralité des manières de faire ne veut cependant pas dire relativisme : si certains comportements sont sources de mal-être (de notre part ou de la part de collègues), il semble important d'essayer d'en limiter les effets. Autrement dit, il faut réussir à critiquer les comportements sources de tensions.
Reste que pour arriver à une telle critique, il faudrait commencer par une analyse attentive de ces tensions. Puis mener un réflexion éthique/déontologique sur la question, au niveau de l'ensemble de la profession.
C'est à une telle analyse (compréhensive et critique du milieu professionnel universitaire) qu'appelle cette note...


En attendant qu'une telle enquête soit réalisée et qu'une réflexion collective mise en place, je me permets de mettre à mon tour en scène le travail que j'ai pu réalisé par ailleurs.
Oui, je ne suis plus à une contradiction près !  :D
En même temps, cela vous fera de la lecture, si vous avez un besoin irrémédiable de vous faire un shoot de sociologie durant l'été. Ou alors pour faire une pause pas trop culpabilisante, si jamais vous deviez boucler un mémoire/une thèse/un article/que sais-je/ durant l'été.

Une bonne lecture et encore un bon été à vous =)
NOP

 Publications sur le carnet Hypothèses des étudiant-es du Master Sociologie Générale de l'EHESS 

 L'une de mes missions en tant qu'attaché temporaire d'enseignement et de recherche était d'animer le "carnet Hypothèses" de cette formation. J'y ai rédigé plusieurs articles ayant une visée didactique concrète, constituant des sortes de guides, de recueils d'astuces sur des sujets variés (cf. liste ci-dessous).
Au-delà de cette dimension practico-pratique, ces articles sont également l'occasion pour développer une réflexion plus général sur le travail et le métier de sociologique.
Le tout étant parsemé de blagues discutables et d'images absurdes (on ne se refait pas).
Howard Becker, appréciant l'usage de Gif
dans les articles parlant de sociologie.
  • "Parce que c'est mon projet (de recherche) !" : On vous a demandé de rédiger un projet de recherche et vous n'avez aucune idée de comment vous y prendre ? Cet article vous propose quelques astuces pour vous mettre à la rédaction, mais signale aussi les pièges à éviter ! 
  • "L'art de l'état de l'art en sociologie" : Vous avez un mémoire à rédiger et votre directeur/ directrice exige que vous fassiez un état de l'art... mais vous ne savez pas ce que c'est et vous n'avez pas osé lui demander ? Voici quelques éléments de réponses, sous le regard bienveillant d'Howard Becker. 
  • "Sociologie de l'humour, humour de la sociologie" : Vous pensez que quand même, la sociologie, ça devrait parfois être plus fun ? On est d'accord ! Mais ça ne veut pas dire faire ça n'importe comment ! Tâchons donc de réfléchir à la manière de faire de la sociologie sérieusement, sans se prendre au sérieux.
  • "Observations et enquêtes ethnographiques, trucs et astuces" : Vous aimeriez bien faire de l'ethnographie, mais vous n'avez aucune idée de comment vous y prendre et/ou vous rencontrez des difficultés ? Je vous livre quelques-unes de mes ficelles... mais aussi quelques Gifs de chats trop mignons !

 

Publications sur Twitter

 Comme dit au-dessus, je suis assez actif sur Twitter (peut-être trop... cf. la présente note !).
Il arrive parfois que j'essaie d'y développer un argument sur plusieurs tweets, au point de faire des espèces de mini-articles.
Ces "threads" (auquel vous pouvez accéder en cliquant ici) traitent de multiples sujets, susceptibles de vous intéresser (souvent avec des images assez débiles).

 

Les publications de Léa Mazé (LM)

Si je dessine majoritairement seul sur le blog ces derniers temps, c'est que LM a du travail à se cacher derrière ! Depuis septembre dernier, elle a sorti non pas un, pas deux, mais TROIS albums de BD.
Et elle en sort un autre en septembre prochain.
Et un autre l'année suivante.
(!!!).

Si vous voulez lire de la BD cet été, mais faire un break avec la sociologie, n'hésitez pas à vous ruer chez votre libraire préféré !
  • Elma, Une vie d'Ours :
    Cette série en 2 tomes (co-écrits avec Ingrid Chabbert et publiés chez Dargaud, déjà disponibles) raconte l'histoire d'Elma, petite fille sauvage au tempérament bien trempé, et de son Papa Ours. L'histoire commence lorsque les deux protagonistes prennent la route pour une destination inconnue, peu avant le 7ème anniversaire de la fillette. Le voyage ne sera pas de tout repos et mettra à rude épreuve la belle relation entre Elma et son Ours de père...
    Les planches sont tout simplement à tomber par terre, réalisées sur du papier coloré avec de la gouache, de l'acrylique, du crayon de couleur, du pastel... You name it! C'est tout simplement magnifique.
    Vous ne me croyez pas ? Allez jeter un oeil à ce timelapse de la réalisation d'une planche !
    Et aux albums, tant qu'à faire !

  • Les Croques :
    Cette série en trois tome (aux éditions de la Gouttière, dont le premier tome a été publié en septembre 2018, le 2e le sera en septembre 2019 et le 3e en 2020) est un polar destiné à la jeunesse, mais suffisamment palpitant et complexe pour être apprécié par tous les publics !
    Elle raconte l'histoire de Céline et Colin, deux jumeaux remuant qui peinent à trouver leur place, que ce soit au collège ou chez eux. Et pour cause : ils sont fils et fille d'entrepreneurs de pompes funèbres. "Il en faut", me direz-vous... mais avez-vous pensez aux moqueries que cela peut entrainer dans la cour de récré ? Aux longs moments où les enfants se retrouvent délaissés par des parents surmenés dans leur travail ?
    Pour échapper à cette dure réalité, les enfants s'occupent comme ils le peuvent. Par exemple, en essayant de comprendre ce que signifie cette étrange marque, découverte dans le cimetière. Mais leur enquête va bien vite prendre une tournure inattendue...
    Le premier tome est véritablement palpitant ! Outre le réalisme et la pertinence des thématiques abordées, Léa Mazé nous livre un récit plein de rebondissement, d'humour, mais aussi de frissons.
    Vous ne me croyez pas encore une fois ? Peut-être croirez-vous davantage l'Association des Critiques de BD, qui a décerné au premier tome son prix du meilleur album Jeunesse 2018 !
    Et je peux vous dire que, de ce que j'ai vu, les 2 tomes suivants seront du même acabit ! Et si cette fois vous ne me croyez pas, vous n'aurez qu'à vérifier chez votre libraire favori.  :)




Voilà !
Avec tout cela, vous avez de quoi vous occuper pendant un moment ! :)

Oh, et en passant : dans quelques jours, le blog fêtera ses 6 ans. Quand même !
Pour fêter ça, quelques dessins représentants des moments de quiétude et de sérénité, au sein de ma colocation imaginaire avec Howie.